DÉNONCIATION PUBLIQUE: Utilisation violente de la force contre la communauté de Santa Marianita affectée par des activités d’hydrocarbures non consultées menées par l’entreprise à Capitaux CANADIENS GRAN TIERRA ENERGY

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22 septembre 2023

L’Unión de Afectados por las Operaciones de Texaco (UDAPT) a dénoncé l’usage violent de la force dans les communautés de la Parroquia 10 de Agosto del Cantón Lago Agrio, où sont exploités les blocs Charapa (bloc 50) et Chanangué (bloc 51), par la filiale canadienne Gran Tierra Energy Colombia LLC.

Le 15 septembre, alors que la communauté de Santa Marianita menait une mobilisation pacifique contre l’entreprise Gran Tierra Energy, un groupe de plus de 30 policiers est entré dans la communauté et a lancé des bombes lacrymogènes et d’autres objets sur la communauté, y compris sur des endroits où des dizaines d’enfants jouaient. La mobilisation exigeait des accords de compensation sociale pour 126 habitants et demandait la création d’emplois et contre la contamination de leurs terres et de l’environnement, entre autres choses. Les membres de la communauté dénoncent le fait que le recours à la force publique a été effectué par le biais d’un «acte urgent» auprès du bureau du procureur général. Les avocats de l’UDAPT soulignent que la répression n’a pas cessé.

Par ces actions, l’État manque à son obligation de garantir aux défenseurs un environnement sûr pour mener à bien leur travail, transforme les forces de sécurité en gardes privés pour les entreprises présentes sur les territoires, harcèle les communautés qui résistent à des projets d’extraction dangereux et non consultés sur leur territoire, utilise abusivement le droit pénal pour intimider et même toucher les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées de ces communautés.

L’UDAPT, l’Alianza de Organizaciones por los Derechos Humanos del Ecuador et plus de 50 organisations et communautés affectées par le comportement des entreprises canadiennes en Amérique latine et dans les Caraïbes ont informé la communauté internationale des abus de Gran Tierra Energy, l’un des 37 projets qui violent les droits dans 9 pays de la région avant le quatrième cycle de l’examen périodique universel du Canada. Dans le cadre de ce processus devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, nous avons démontré que cette entreprise canadienne a violé les droits de l’homme et l’environnement en Équateur, en Colombie et au Pérou.

Dans la plainte internationale, nous soulignons que les blocs 50 (Charapa), 51 (Chanangue) et 89 (Iguana) chevauchent les territoires titrés des peuples autochtones et des communautés paysannes Kichwa et Awá,

Ces blocs ont été attribués sans la consultation et le consentement requis des peuples indigènes et des communautés paysannes, sans consultation environnementale de la population en général et sans respect fondamental de la dignité humaine, comme l’ont dénoncé les paysans. Les simples socialisations et accords que les entreprises obtiennent avec des cadeaux de certains membres et qu’elles ne respectent même pas ne constituent pas un respect de la part de l’entreprise des droits reconnus en Équateur. Ils ne démontrent pas non plus que le Canada respecte ses obligations extraterritoriales en matière de droits de l’homme, bien au contraire.

Les communautés affectées par les activités de Gran Tierra Energy, ainsi que l’UDAPT et les organisations alliées, ont fait part de leurs préoccupations concernant les impacts sur l’environnement et les communautés causés par l’exploitation des blocs 50, 51 et 89. L’arrivée de la compagnie pétrolière dans la région a bouleversé la vie de ces communautés. Le plus grave, outre la contamination de l’environnement, est la rupture du tissu social. La compagnie pétrolière elle-même, avec la complicité de l’État, favorise un climat de violence interne qui pourrait conduire à des actions similaires à celles qui se sont produites dans la commune de Cofan Dureno. D’autre part, les activités pétrolières entraînent nécessairement la contamination de l’eau, du sol et de l’air.

L’installation de briquets à proximité des populations et la perte de biodiversité, entre autres effets, sont également une conséquence nécessaire des activités pétrolières. Les agriculteurs soulignent qu’à la pollution de l’eau et de l’air s’ajoute la pollution sonore, qui se manifeste dans les endroits proches de la plate-forme construite sur le site de Santa Marianita. Le bruit dépasserait les niveaux de décibels et affecterait de façon permanente plusieurs zones des environs, en particulier les zones agricoles.

Compte tenu de ce qui précède, l’Alliance des organisations de défense des droits de l’homme de l’Équateur et les organisations qui en font partie exigent ce qui suit :

  • Au président en exercice, Guillermo Lasso, de garantir les droits des communautés et le travail des défenseurs des droits qui résistent à l’entreprise Gran Tierra Energy ; d’arrêter les opérations des forces de sécurité qui sèment la panique parmi la population et de garantir la sécurité des communautés dans les blocs 50 (Charapa), 51 (Chanangue) et 89 (Iguana) où opère l’entreprise canadienne.
  • Le ministère public de l’État devrait s’abstenir d’autoriser des «actes urgents» à la demande des entreprises extractives pour attaquer les communautés qui luttent pour le respect des droits constitutionnels et de tous ceux qui découlent de la dignité humaine. Dans toute intervention, respecter et garantir les droits des défenseurs des droits de l’homme.
  • Au ministre de l’Environnement, de l’Eau et de la Transition écologique (MAATE), José Antonio Dávalos, de réaliser d’urgence un audit complet et détaillé des permis accordés à Gran Tierra Energy, afin de vérifier la validité de son étude d’impact environnemental et de son processus d’octroi de licences environnementales.
  • L’ambassadeur du Canada en Équateur, Stephen Potter, à ouvrir une enquête sur les irrégularités signalées dans le rapport régional sur Gran Tierra Energy.
  • Le Canada, en application de sa propre politique » Voix en danger » et dans le cadre des Lignes directrices canadiennes pour le soutien aux défenseurs des droits de l’homme, à prendre des mesures efficaces pour que Gran Tierra Energy cesse immédiatement ses tactiques de division des communautés, de harcèlement et de persécution des dirigeants communautaires et des défenseurs des droits de l’homme.
  • Nous tenons Gran Tierra Energy, l’État canadien et l’État équatorien pour responsables de toute violence pouvant survenir au sein de chaque communauté. Ce sont eux qui ont encouragé et favorisé la division dans chacune des communautés, au point d’encourager les agressions physiques les unes contre les autres.

Vérité, justice et réparation
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